C'est l'une des plus grandes espèces de Coléoptères de France et possède la particularité de varier de taille, allant de 24 à 53 mm. De couleur brun-noir, les antennes du mâle sont 2 fois plus longues que le corps, celles de la femelle aussi longues que le corps.
En Corse, une cartographie fait état d'une répartition sur toute l'île, plutôt en basse et moyenne altitude (sous les 1000 mètres).
Caractéristiques biologiques
Le développement de l'espèce s'échelonne sur 3 ans :
● Oeufs : La période de ponte s'échelonne du mois de juin au début du mois de septembre.
● Larves : Elles éclosent peu de jours après la ponte. La durée du développement larvaire est 31 mois. La première année, les larves restent dans la zone corticale. La deuxième, elles s'enfoncent dans le bois où elles creusent des galeries.
● Nymphes : A la fin du dernier stade, la larve construit une galerie ouverte vers l'extérieur puis une loge nymphale qu'elle obture avec une calotte calcaire. Ce stade se déroule à la fin de l'été ou en automne et dure 5 à 6 semaines.
● Adultes : Ils restent à l'abri de la loge durant l'hiver. Leur période de vol est de juin à septembre et dépend des conditions climatiques et de la latitude.
Généralement, les adultes ont une activité crépusculaire ou nocturne mais peuvent être observés au cours de la journée.
Situation géographique
L'espèce peut être présente en Corse du littoral aux zones d'altitudes, avec plusieurs observations à des altitudes moyennes (vallée du Fangu, entre autres). Sans être rarissime, le Grand Capricorne ne s'observe pas courammant. Il est toutefois mentionné dans 14 sites Natura 2000 sur l'île, dont 5 considérés comme importants pour l'espèce :
→ FR9400588 : Suberaie de Ceccia/Porto-Vecchio
→ FR9400598 : Massif du Tenda et forêt de Stella
→ FR9400611 : Massif du Renoso
→ FR9402001 : Campomoro Senetosa
→ FR9402004 : Chenaie verte et juniperaie de la Tartagine
Les Cerambyx Cerdo sont plus ou moins visibles chaque année avec des effectifs variables mais globalement faibles ; il est difficile de se prononcer sur l'importance et l'évolution des populations.
Menaces potentielles et propositions de gestion
Le Grand Capricorne est menacé par la sylviculture moderne, enlevant les vieux arbres et réduisant l'habitat et les sources trophiques, ce qui entraîne ainsi la raréfaction de l'espèce. L'isolement des forêts par des vates cultures pourraient également limiter les échanges entre populations et affaiblir les plus petites. Le maintien des vieux chênes sénescents seraient bénéfique pour la répartition de l'espèce. Il s'agit ainsi :
→ D'assurer le renouvellement des classes d'âge sur site lorsque l'espèce se développe sur des arbres isolés
→ Mettre en place des îlots de vieillissement dans les massifs forestiers
→ Faire un suivi de l'espèce adulte
→ Sensibiliser forestiers et promeneurs quant à la préservation de l'espèce